Trois contes est la dernière œuvre achevée de Gustave Flaubert. Publiée en 1877, elle réunit trois contes de nature et inspiration totalement différentes. Enfant de la maturité, elle donne un panorama sans égal de l'art de Flaubert, tant du point de vue du style que des sujets abordés.
C'est un vitrail de la cathédrale de Rouen qui inspire La légende de saint Julien l'Hospitalier, premier conte publié, second dans le recueil. Le vitrail illustre un roman médiéval. L'idée émerge en 1844 ; comme souvent, Flaubert la conserve sans l'exploiter ; en 1856 il se documente en grand détail sur la vie au Moyen Âge. L'œuvre sera publiée vingt ans plus tard. Nous voilà plongés dans un temps empreint de violence et de mysticisme. Jeune noble, Julien reçoit de ses parents la plus belle enfance qui se puisse rêver ; il est vigoureux et ardent ; il aime passionnément la chasse. Après avoir massacré une horde de cerfs, il est maudit par un grand mâle. Il passe sa vie à tenter d'échapper à la malédiction et trouver le salut… Un conte exalté et puissant !
La Légende à peine terminée, Flaubert entreprend l'écriture d'Un cœur simple. Cette fois il est pressé. Son généreux soutien à sa nièce le pousse à la ruine. Il doit d'urgence publier un texte. Il retourne alors sur les lieux des vacances de son enfance, Pont-l'Évêque et Trouville, qui serviront de décor, minutieusement reconstitué, à ce conte. Félicité, jeune paysanne trahie par son fiancé, se place comme servante chez Madame Aubain, chez qui elle demeure jusqu'à son trépas. Condamnée à vie par la société et le destin, elle endure chaque jour, chaque malheur, avec la grâce d'un cœur simple… Un conte poignant, délicat et juste.
Inspiré d'un épisode biblique, Hérodias est pour Flaubert une épreuve. Ayant pour cadre l'antique Judée, il accumule lectures et documentation, consulte des experts et se trouve « malade de peur » qu'Hérodias ressemble à Salammbô. Il termine le conte qui mêle données historiques et fables romanesques juste avant sa publication au printemps 1877. Hérode Antipas, tétrarque de Galilée, veule et superstitieux détient dans ses geôles Iaokanann, pour les chrétiens, saint Jean le Baptiste, à qui la visite du proconsul romain Vitellius offre l'ultime occasion de vilipender Hérode et sa seconde épouse, Hérodias. Elle ourdit une mortelle vengeance ; son instrument sera une jeune et lascive danseuse, Salomé, sa fille… Un conte fascinant et vénéneux.
Les Trois Contes connaissent un succès critique retentissant. Théodore de Banville parle alors de « chefs-d’œuvre absolus et parfaits » ! Ce qui unit ces trois histoires, c'est la richesse de l'inspiration et la perfection du style. D'un conte à l'autre, Flaubert nous fait partager un lieu, une époque, il brosse avec précision le portrait de ses personnages, il invite chaque lecteur, non pas dans le public, mais sur la scène, au sein même de l'action.
S'il est une œuvre de Flaubert que tout amateur ou profane doit connaître, c'est bien ce recueil. Acceptez l'invitation !
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Gustave Flaubert est un romancier français, né à Rouen en 1821, mort à Croisset en 1880. On compte ses romans sur les doigts d’une main, mais chacun est un chef d’œuvre qui fait de son auteur un des géants de la littérature française, au confluent des courants romantique et réaliste.
Fils du chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen, il grandit dans un hôpital ; enfant, il connaît la souffrance et la mort mais la douceur et la gaîté d’un foyer familial très uni, où l’on aime rire, tempèrent la mélancolie propre à un tel lieu. Ces premières années marquent son caractère, qui marie tristesse et goût des farces ; son œuvre, dominée par le souci de la précision scientifique et la recherche de la vérité sous les faux-semblants.
Dès les bancs du lycée, il rédige seul, et fait imprimer, un petit journal Le Colibri où apparaissent certains des thèmes qu’il va développer bien plus tard ; il en est convaincu, il sera écrivain ! Il interrompt ses études de droit pour raisons de santé, c’est la chance d’accomplir son destin. Pour autant, ce dernier n’est pas pavé de roses ! Flaubert écrit, réécrit, hésite, s’éloigne, revient, écrit encore… si bien que chacune de ses œuvres demande un labeur acharné qui s’étend sur des années. Bien plus tard, son amie George Sand lui reprochera de « travailler dans la désolation ».
D’avril 1848 à septembre 1849, il rédige La Tentation de saint Antoine, sujet évoqué dans le Colibri en 1835. Il lit le manuscrit à des intimes. Échec ! Ils lui conseillent de mettre « sa muse au pain sec, pour la guérir de son lyrisme ». Il commence alors ses recherches pour Madame Bovary tout en partant vers l’Orient sur prescription médicale (octobre 1849). Il publie le roman en 1857. Attaqué pour immoralité. Scandale. Procès. Acquittement. Flaubert est atteint mais c’est le succès ! Il entreprend alors de « ressusciter Carthage », sujet historique moins polémique. Il réunit une documentation encyclopédique et se lance. Salammbô paraît en novembre 1862 ; c’est un grand succès acquis au prix d’années passées dans les « affres du style ». Aussitôt il rédige le plan de L’Éducation sentimentale, sujet quasi autobiographique. Publiée en novembre 1869, c’est un échec même si Banville constate que « tout le roman contemporain en est sorti ». La Tentation de saint Antoine paraît enfin en 1875. L’œuvre est complexe, inclassable, la presse l’éreinte, le succès est modeste mais sa reconnaissance est universelle : Tourgueniev écrit que « Saint Antoine est une des œuvres les plus extraordinaires qu’il connaisse ». Il met en chantier un autre grand roman, Bouvard et Pécuchet, satire restée inachevée de ceux qui croient savoir et n’ont pas même appris à apprendre. Enfin, il publie en 1877 Trois contes, recueil de trois récits de couleurs et thèmes si variés qu’ils résument à merveille tout l’art de Flaubert.
Moqueur, Alexandre Dumas s’est un jour exclamé « Flaubert ? C’était un géant qui abattait une forêt pour faire une boîte. » Ce à quoi le Normand aurait pu répondre : « Je ne veux pas flouer le public, voilà tout... » C’est pour vous, chers lecteurs, que Flaubert a patiemment sculpté ces jolies boîtes, ouvrez-les !
Titre de l'oeuvre : Trois Contes
Nom de l'auteur : Gustave Flaubert
Publié par : UPblisher
Date de publication : 15 sept. 2016
Langue de publication : Français
Genre : Conte
Thèmes : Littérature
Nombre de pages : 149 (Ce nombre est basé sur le format pdf)
Format de fichier : PDF
ISBN : 978-2-7599-0231-6
Poids du fichier : 0.73 Mo
Format de fichier : ePub
ISBN : 978-2-7599-0232-3
Poids du fichier : 0.13 Mo
Format de fichier : Kindle
ISBN : 978-2-7599-0233-0
Poids du fichier : 0.2 Mo